"Craignant que la situation ne devienne incontrôlable, la majorité des familles chrétiennes ont fui leurs maisons, laissant tout derrière elles."
Le 29 juin, Haroon Shahzad, un chrétien pakistanais, a partagé sur son compte Facebook des versets bibliques au sujet de la viande sacrifiée aux idoles, 1 Corinthiens 10 : 18-21. Alors que les musulmans allaient célébrer l'Aïd el-Kebir, la fête du sacrifice, cette publication a été considérée comme un blasphème.
Un musulman a realisé une capture d'écran de ce message, estimant qu'il s'agissait là d'un manque de respect aux traditions.
Voyez les Israélites : ceux qui mangent les animaux offerts en sacrifice ne sont-ils pas en communion avec l'autel ?
Que veux-je donc dire ? Que la viande sacrifiée aux idoles aurait de l’importance, ou qu'une idole serait quelque chose ? Pas du tout.
Mais ce que les non-Juifs sacrifient, ils le sacrifient à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons.
Tahir Naveed Chaudhry, chrétien et ancien législateur, explique la situation auprès de Morning Star News.
"Le message a commencé à circuler dans les cercles musulmans jeudi, mais la situation est devenue tendue après les prières du vendredi lorsque des annonces ont été faites depuis les haut-parleurs de la mosquée demandant aux gens de se rassembler pour manifester."
Une colère qui a conduit de nombreuses familles à fuir leurs maisons.
"La police est arrivée au village à temps et a empêché toute attaque contre les chrétiens ou tout dommage à la propriété. Cependant, la présence policière n'a pas dissuadé les foules de lancer des slogans incendiaires. Craignant que la situation ne devienne incontrôlable, la majorité des familles chrétiennes ont fui leurs maisons, laissant tout derrière elles."
Une plainte est déposée contre Haroon Shahzad en vertu de l'article 295-A du Code Pénal pakistanais qui condamne les "actes délibérés et malveillants destinés à outrager les sentiments religieux de toute classe en insultant sa religion ou ses convictions religieuses".
Haroon risque une peine de 10 ans de prison, accompagnée ou non d'une amende.
Le 4 juillet, il a été placé en "détention préventive", alors que son avocate, Aneeqa Maria de The Voice Society, avait obtenu sa caution. Cette dernière précise qu'il existe entre le plaignant et Haroon un litige au sujet d'un terrain.
M.C.